Le renouveau scientifique du jeûne ? (mise à jour juin 2014)

Beaucoup d’études et de publications sur ce sujet « vieux comme le monde »!

J’ai dans ma bibliothèque un certain nombre de livres « d’illuminés » ou de confrères que l’on a longtemps traités de charlatans sur les bienfaits du jeûne et pire encore sur les résultats du jeûne dans le traitement de maladies graves, comme le cancer.

Il est vrai que le business de certaines cliniques de jeûne où l’on paye très cher quelques feuilles de salades accompagnées de lavement et de tisanes n’a pas redoré le blason de ces théories que l’on est pas loin d’assimiler à des pratiques sectaires. Mais la science continue son chemin et de nombreuses publications récentes s’intéressent à ce problème qu’il s’agisse de jeûne ou de jeûne en alternative de chimiothérapies.

Le premier d’entre eux provient du « Quotidien du Médecin »,date de 2008 et relate  l’expérimentation « princeps » sur la souris d’un biologiste américain, le Docteur Longo.

Un article plus récent est publié en 2010 dans « Rebelle Santé ». fait bien le point sur cette question.

En mars 2012 un article publié dans « Le Monde » fait clairement le point sur les différentes combinaisons, jeûne et chimiothérapie, sachant que la plupart des études sont réalisées sur la souris mais que des études humaines sont en cours: « Seul un essai clinique d’une durée de plusieurs années permettrait de savoir si ce traitement pourrait avoir des effets similaires chez l’homme, souligne le Dr Longo. Les résultats d’un essai clinique de phase 1 portant sur un tel traitement sur des patientes souffrant d’un cancer du sein, du canal urinaire et de l’ovaire, mené par deux cancérologues du USC Norris Comprehensive Cancer Center, ont été soumis pour une présentation à la prochaine conférence annuelle de la Société américaine de cancérologie (ASCO).Mais cette première phase clinique vise seulement à tester la sûreté de cette thérapie, et surtout à déterminer si des patients peuvent supporter de jeûner pendant deux jours avant une chimiothérapie et un jour après. « Nous ne savons pas si le jeûne est efficace chez l’homme » contre le cancer, souligne le Dr Longo, selon qui de telles privations de nourriture pourraient être risquées chez certains individus. Un jeûne peut notamment provoquer une chute de la tension artérielle et des maux de tête. Selon une étude fondée sur des données fournies par des malades et publiée dans la revue américaine Aging en 2010, dix patients atteints d’un cancer qui ont essayé de suivre des cycles de jeûne ont dit ressentir moins d’effets secondaires provoqués par la chimiothérapie qu’ils subissaient.Chez les souris, l’étude publiée mercredi a montré que des cycles de jeûne sans chimiothérapie pouvaient ralentir un développement du cancer du sein, du mélanome et d’une tumeur du cerveau. Dans certains cas, le jeûne est aussi efficace que la chimiothérapie ».

Restons cependant très prudent comme le souligne le professeur Henri JOYEUX dans un article publié en 2012 dans le Figaro: ne prenons pas le risque de mourir plus vite de notre jeûne que de notre maladie et méfions nous des jeûnes supérieurs à deux jours.

Cependant un article publié en juin 2014 dans la revue internationale « Cell Stem » met en avant les bénéficies de jeûnes courts rythmés sur les chimiothérapies afin de stimuler les défenses immunitaires des sujets et d’améliorer leur réponse au traitement

Un jeûne intermittent peut être bénéfique s’il ne sert pas à compenser les excès des autres jours… Un article paru dans CMAJ, le journal de la Canadian Medical Association, fait le point sur la question (1).

Différentes recherches ont montré les bénéfices physiologiques du jeûne, par exemple chez les Mormons.  Le jeûne intermittent, aussi pratiqué par nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, limite le risque de maladies cardio-vasculaires et de diabète.

Lisez également: comment le jeûne agit-il sur la santé

Longtemps guidé par la spiritualité, le jeûne a désormais infiltré le domaine médical. Diabète, cancer, inflammations chroniques… il permettrait de soulager bien des maux. Un documentaire diffusé ce jeudi soir (19 septembre) sur Arte fait le point sur cette nouvelle tendance thérapeutique: pour en savoir plus.